Interroger l’élévation aujourd’hui, c’est poser concrètement la question de la transformation individuelle et collective. Au fur et à mesure de nos recherches, nous est apparue très vite que l'élévation individuelle paraît être plus transversale qu’elle n’y paraît. Il y aurait une sorte d’espace entre l’individuel et le collectif dans lequel il faudrait s’actualiser en permanence. Un espace qui conjugue l’Un et l’Autre à la fois. Mais qu'est-ce qui nous réunit au-delà de nous-mêmes et nous permettrait aujourd'hui de refaire sens commun pour de meilleures cohésions et coopérations ? Et comment le commun peut-il être bénéfique pour soi-même ?

De là, ressortent les notions de responsabilité et d’empathie qui poseraient des réflexions et des positionnements, sans doute plus justes, vers cette quête. Des alternatives sociales, plus humanistes permettraient de dépasser la marchandisation omniprésente dans notre société, source de désespérance générale. Et nous sommes persuadés qu’il existerait un processus simple à appliquer, au temps présent, qui donnerait une porte ouverte à un meilleur état de corps et de conscience. Nous y croyons.

Riches de notre expérience à investir des espaces du patrimoine, musées et autres, nous souhaitons que cette prochaine création s'inscrive à la fois, dans les théâtres et en lieux non dédiés. Pour faire perdurer ces rencontres vécues et à venir, et explorer davantage le sens du commun. D'autant plus avec la période que nous avons traversé. Et ce sera en partie en actualisant les codes et les rituels convenus qui font partie de nous, professionnel.le.s et habitué.e.s des salles, que nous arriverons à nous retrouver, à rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux publics, et à recréer du partage, de la convivialité.

On en est là : la proximité est essentielle et nécessaire. Un dispositif quadrifrontal pour une jauge d'environ 100 personnes permet de privilégier la qualité du lien afin d’embarquer chaque individu dans cette expérience, dans cette tentative d’élévation. Car il s’agit non pas de chercher son incarnation mais bien de tenter de la rendre possible, de chercher la communion authentique et sincère - sans tomber dans les stéréotypes qui peuvent en découler. Cela revient alors à se confronter à nos peurs et entraves, à se dévoiler soi-même, à appeler l’autre dans sa liberté et son initiative à participer à ce commun. C’est aussi mettre en avant le don/contre-don, le geste comme une attention que l’on reçoit, comme un présent que l’on s’offre.